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Les delires de Babeth
7 octobre 2009

Ado culture

L'autre jour je suis allée au théâtre, côté public. Allez, vas y, tu as le droit de le penser, "oh là mon dieu LE scoop de l'année quoi! Et sinon, Babeth, t'as du nouveau pour nous?". Si, tu peux le penser, t'aurais pas totalement tort. Ben ouais, faut bien le dire, je parle à peu près que de ça. Surtout en ce moment.

Soyons honnêtes, c'était pas une grande première pour moi. Faire des études de théâtre à Montpellier et ne pas profiter de l'offre du pass culture qui transforme 5€ en une place de théâtre et 3,70€ en place de cinéma, franchement, faudrait être fou. Tu cliques sur l'image pour comprendre ce que c'est et comment ça marche.

Ou vraiment complètement fauché, c'est aussi une possibilité. J'ai fait parti de la frange des privilégiés parmis les étudiants, j'avais les moyens de me payer le théâtre une fois payé le loyer, les factures et les courses.

Donc, on est bien d'accord, s'il y a eu des années dans ma vie où aller au théâtre n'était pas une sortie très habituelle, tu auras compris que je me suis bien bien rattrappée pendant mes trois ans et demi d'études à Montpellier (oui, trois ans et demi, farpaitement, j'ai le droit de partir de Montpellier en milieu d'année d'abord).

L'inconvénient qu'il peut y avoir à utiliser le pass culture, au delà du fait qu'il faut prévoir ses sorties par mois et aller tous les mois retirer ses contremarques pour les séances de théâtre que l'on veut, avec le risque qu'il n'y ai plus de place le soir que l'on voulait, c'est que, quand le placement n'est pas libre, on peut tomber au milieu d'un vivier de lycéens en sortie scolaire... Qui n'ont pas toujours franchement envie d'être là.

Et c'est le moment où tu commence à penser derrière ton écran que d'acord, oui, mais c'est quoi le rapport avec la dernière fois que je suis allée au théâtre. Ben figure toi qu'il y a bien un rapport. Oui, oui, tout à fait. L'autre jour donc, je suis allée au théâtre, parce que tu vois, j'ai pris un abonnement, c'était pas trop cher avec la réduction spéciale chômeur (faut bien que ça serve à quelque chose au bout du compte), et quand je suis allée au théâtre prendre mon abonnement, il n'y avait plus de place à la séance que je voulais à 20h30 pour ce spectacle, je me suis donc rabatue sur la séance en matinée (l'après-midi quoi) (faut bien que ça serve à quelque chose d'être au chômage bis) (sauf que là, je m'en rend compte, je dois être en train de passer pour une grosse tire au flan) (si c'était le cas, j'y serais pas allée si souvent à l'usine, non?).

Bref, cette séance en matinée, la seule du programme de ce début d'année, avait été organisée tout spécialement pour permettre aux scolaires de venir accompagnés par leurs profs. Encore une fois, je me suis retrouvée dans une salle pleine d'adolescents qu'on avait forcé à être là. Ce qui peut poser problème. Parce qu'un ado qui n'a pas envie d'être là, si tu l'accroche pas dès le début, il peut très vite être pénible, pour ne pas dire chiant. Ouaip, je deviens vulgaire, mais tu vas t'y faire.

J'en ai connu, des ados avec écran de portable éclairés pendant tout le spectacle, des textos qui vont et viennent de l'un à l'autre, quand ça n'est pas carrément un taillage de bavette en règle juste devant le nez des comédiens. De l'ado qui n'avait pas envie d'être là et ne faisait aucun effort pour être discret, j'en ai vu. Mais pas la dernière fois. Ils ont ri, beaucoup, ont réagi mais dans l'ensemble ils n'ont pas été pénible. Et tu le sais, moi et les mômes qui suivent pas le film, on vit pas une grande histoire d'amour. Quelques uns étaient un peu dissipés certes, mais la majorité suivait bien.

Tu comprendras donc ma surprise, à la fin du spectacle, d'entendre dire que ça avait été difficile de suivre à cause de ces lycéens. Plus encore, de constater qu'alors qu'une rencontre avec le metteur en scène avait été organisée à l'issu du spectacle, les professeurs ont ramené leurs élèves dès la fin du spectacle. Dommage.

Sous prétexte que deux ou trois n'ont pas été des plus attentifs, tous les autres ont été privé de cette rencontre qui aurait pu être enrichissante pour eux.

Espérons juste que cette expérience mitigée n'empêchera pas le théâtre de réorganiser de telles séances en collaboration avec les profs. Ce serait vraiment dommage à mon avis. D'autant plus que la classe sélectionnée ce jour là était une classe de lycée technique, autrement dit, des élèves qui n'ont pas l'habitude d'aller au théâtre dans leur vie d'adolescent. Si on me demande mon avis, ça ne sera pas facile, mais il faut recommencer l'expérience, leur montrer qu'ils sont capables de comprendre et apprécier des auteurs qu'on ne semble connaître que dans les milieu intellectuels.

Sur ce, je te laisse, il faut que j'aille poster un CV. Non, pas un mot, c'est pas qu'en soit poster un CV soit l'évènement du siècle (quoi que ça reste un évènement) mais celui là, s'il marchait, ce serait le rêve. Ca va juste faire une semaine que je bosse sur la lettre de motivation, que je l'écris et la réécris sans vraiment être satisfaite, mais là, faut que ça parte avant que je change d'avis.

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Commentaires
B
@ Ginie : Merci de cette solidarité. Moi aussi je les croise. Ils sont tout bleus, tu crois que c'est grave?
G
Je croise les doigts pour ta candidature.
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