Un tee shirt pour mettre sous les pulls... à manches longues... vous voyez?...

Y a des filles qui sont de véritables aimants à mecs. Elles sont dans une pièce, elles font rien de particulier en apparence, mais déjà, tous les regards masculins à un kilomètre à la ronde se sont tournés vers elles. Je sais pas comment elles font (elle non plus surement) ca doit être un don qu'elles ont. Je sais pas si c'est facileà vivre ou pas vu que moi, le don que j'ai c'est pas celui là, loin s'en faut.

Non, moi ce que j'attire, c'est les grands-mères. La petite vieille qui s'ennuit toute seule chez elle, la mamie qui a envie de parler. Je marche tranquillement dans la rue, pressée ou pas, tu peux être sur que si une vieille dame est dans les parages, ca y est, elle m'a repéré! Sa tête chercheuse a trouvé une gentille demoiselle qui va pouvoir lui faire un brin de causette (Cosette, je vous le dit moi!) voire lui donner de bons conseils avisés.

Déjà, il y a un peu plus d'un an, j'allais d'un pas léger d'un point A à un point B (le point A étant chez moi et le point B étant l'arrêt de bus à moins de 100m de chez moi), insouciante de ce qui se tramait. Mais elle, elle m'avait déjà vue arriver, m'avais bien observée de loin sous toutes mes coutures.
"Excusez moi madame (heu... je dois le prendre comment ca?), je vois que vous êtes comme moi un peu costaud (ben et ca? sympa la vieille), j'aime bien vos habits, vous les avez achetés où?"
Je les ai pas achetés, j'ai pris les rideaux de ma grand-mère, je les ai découpés et j'ai fait ca. Fort hein? Mais là, excusez moi, j'ai pas le temps hein, j'ai un rendez vous super important avec le centre ville.
Bon, ca, c'est ce que j'aurais PU répondre, mais en vrai, trop polie pour être vraie, j'ai pris le temps de réfléchir à où j'avais acheté chacun des vêtements que j'avais sur le dos ce jour là et j'ai même pris le temps d'écouter ce qu'elle avait à me raconter sur sa vie, et même du temps à compatir à ses problèmes.
Le plus dur, dans ses moments là, étant de trouver une façon élégante de faire sa sortie.

Et là, l'autre jour, je vais faire les soldes (ben oui, on a le droit même quand on ne fait pas la taille manequin!), je flane tranquillement entre les rayons de la halle aux vêtements (partie grandes tailles, forcément, rapport au "costaud" et que j'ai pas viré anorexique depuis un an), j'attrappe ca et là des vêtements à essayer, sans vraiment voir la petite dame qui arrive droit sur moi (oui, ben moi, s'il s'appelle pas Maurice, qu'il fait pas au moins 1m80 et qu'il sent pas le sable chaud, je ne vois pas le quidam qui se ballade pourtant dans mon champs de vision). J'ai dans les bras pas loin d'une dizaine de cintres chargés, je commence à me dire qu'il faudrait que j'en repose deux trois si je veux passer le cordon policier à l'entrée des cabines d'essayage quand elle fond sur moi avec un tee shirt ample sur un cintre pour me demander si c'est bien ce qu'elle cherche (et comment que je le sais moi?). Et comme si elle avait lu dans mes pensées, elle m'explique ce qu'elle cherche : lis le titre du billet, j'ai pas plus d'infos que ça. Et joignant le geste à la parole, elle plonge la main dans le décoleté de son pull pour sortir un morceau de son tee shirt, s'approchant de moi, m'enjoignant à tâter la matière (heu... ça va là, je vois hein, c'est du coton, pas besoin de toucher) et comme elle n'a pas l'air convaincue par mes tentatives de lui sortir ce qui semble s'approcher le plus de ce qu'elle cherche, même pas par mon idée d'aller chercher dans un autre magasin plus approprié à sa recherche, la voilà qui me soulève son pull en riant. Elle  déballe tout, pour me montrer une parcelle plus grande de son tee shirt et, par la même occasion, son ventre et la moitié de son soutien gorge.

Mais pourquoi c'est pas Maurice que j'attire comme un aimant moi?

Sans rire, un garçon charmant qui déciderait d'un coup de me soulever son tee shirt, même en plein milieu d'un magasin alors que j'ai des kilos de vêtements sur les bras, ben moi, je suis d'accord hein!

Plutôt deux fois qu'une!